Origines géographiques, moyennes d'âge, professions des fusillés

Origine géographique par lieu de naissance, sur la base de l’acte de naissance (93%), ou de la fiche de police (7%).  La Gironde représente 36 % des victimes dont 36 vivent à Bordeaux :

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Origine géographique par lieu de naissance

Sur la base de l’acte de naissance (93 %) ou de la fiche de police (7%)**: 36 % des victimes dont 36 de Bordeaux

Origine géographique par lieu de résidence

Certains fusillés résident dans d’autres régions plus éloignées ou leurs adresses sont inconnues. Mais les chemins de la clandestinité, ou le Train fantôme, les ont tous conduits à Souge

** Moins de 5 fusillés par commune
C’est tout naturellement l’Aquitaine, et plus particulièrement la Gironde (notamment Bordeaux), qui fournit le contingent le plus important de fusillés, qu’ils y résident ou qu’ils y soient nés. D’ailleurs, les fusillés de1941 et 1942 sont essentiellement des « locaux ».
Les migrations interrégionales, intra ou interdépartementales (dont témoignent les différences entre lieux de naissance et de résidence) vers la métropole girondine si elles ont existé de tout temps, tiennent essentiellement, dans ce cas d’espèce ,aux conditions même de la lutte clandestine face à l’occupant nazi.
Ainsi certaines régions prennent une place particulière dans ce martyrologue :
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le Poitou-Charentes, du fait de sa proximité certes, mais surtout parce que les compétences territoriales de la police française sur Aquitaine et Charente-Poitou, et le déplacement du Tribunal Militaire allemand de La Rochelle vers Bordeaux, conduisent au transfert des résistants (ferme des « Violettes », mouvement « Honneur et Patrie »…) vers le fort du Hâ de Bordeaux.

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la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, sous administration allemande dès 1940,la Bretagne, « nordistes » ou « bretons » cherchant à traverser la ligne de démarcation, si ce n’est franchir les Pyrénées, chemin vers l’Angleterre

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l’Île-de-France, d’où sont issus nombre de responsables et cadres FTP venus réorganiser la Résistance à Bordeaux après trahisons et arrestations

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Midi-Pyrénées, d’où est parti le « Train fantôme ».

À noter également, l’importante proportion d’ « étrangers, et nos frères pourtant » (selon les mots d’Aragon), même si certains d’entre eux avaient pu prendre la nationalité française, qui sont morts à Souge pour avoir combattu le nazisme et travaillé à la libération de notre pays.

L’âge des fusillés : nombre de fusillés par tranche d’âge

Moyenne d’âge par année de fusillade

1941 : 35 ans.
1942 :34 ans.
1944 :30 ans.
35 ans pour les 21 du mouvement « Honneur et Patrie »
30 ans pour les 18 du « groupe FTP Bourgois »
28 ans pour « les 47 du 1er août 1944 ».
Les fusillés sont majoritairement des jeunes gens : la moyenne d’âge est de 33 ans et près des 2/3 d’entre eux ont moins de 35 ans. Le plus jeune avait 16 ans, le plus âgé 69 ans.
Les fusillés de 1941 ont une moyenne d’âge (35 ans), plus élevée que ceux de 1942 (34 ans) et ceux de 1944 (30 ans). Cela rend bien compte de la réalité sociologique et historique de la Résistance.
En effet les fusillés de 1941 sont essentiellement des résistants déjà aguerris par le militantisme syndical ou politique. La réquisition forcée des ouvriers en 1942 et surtout l’instauration du STO en 1943 vont conduire beaucoup de jeunes réfractaires à rejoindre la Résistance. Et la perspective d’une Libération prochaine amplifie encore l’engagement.
On voit ainsi en 1944, que les fusillés du mouvement « Honneur et Patrie », constitué dès 1942, ont une moyenne d’âge de 35 ans, alors qu’il est de 30 ans pour le « groupe FTP Bourgois » mis en place en 1943 (voir d’ailleurs l’évolution des effectifs de ce groupe durant l’année), et de 28 ans pour les 47 fusillés du 1er août 1944, issus principalement de divers maquis.

Professions des fusillés :

Ces données confirment l’engagement fort des ouvriers dans la Résistance.