Dernière(s) lettre(s)
Bordeaux le 21 septembre 1942
Mes chéries, mes amours,
Hélas quand vous recevrez cette lettre tout sera fini pour moi, j’aurai cessé de vivre et n’ayant rien à me reprocher, je vous demande mes amours d’avoir beaucoup de courage et quand vous penserez à moi, vous penserez que je suis tombé sans peur.
Je vous demande pardon, mes chéries de la peine que je vais vous faire, et toi, ma petite fille chérie, à 8 ans perdre ton papa qui t’aime et toi ma femme adorée compagne de mes bons comme de mes mauvais jours, courage. J’espère que la vie pour vous ne sera pas trop dure dans l’avenir
je te demanderai, ma femme chérie, d’élever ma petite chérie dans le droit chemin de l’honnêteté et du travail. Tu n’auras pas à avoir honte de moi ma chérie, car comme tu le sais-je n’ai ni tué, ni volé, c’est la fatalité, courage mes amours
Embrassez bien toute la famille pour moi ainsi que les amis ; mon seul regret en quittant la vie et de ne pas pouvoir vous serrer dans mes bras.
Adieu femme chérie, adieu ma fille adorée, adieu maman, papa, frère et sœurs adieu beau-frère et belle-sœur
Pardon à tous,
Votre Louis
Transcription de sa dernière lettre
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