Dernière(s) lettre(s)

DEGAIN André

Degain andré

Le 21 septembre 1942.
Bien chers Parents et Frangin
Pourquoi donc le sort vous accable de cette façon ? On vient en effet de nous annoncer la triste nouvelle. A l’heure où vous me lisez je ne suis plus à plaindre. Je veux, vous m’entendez, que vous gardiez un courage inébranlable et que vous puisiez une force de vivre dans le les jeunes vies de la petite famille de Bretenoux, Suzette et Jacques. Cher papa qui a tant travaillé pour nous et toi chère maman qui a tant souffert pour moi, soyez courageux et forts, je vous en conjure. Cher frangin que j’aime tant avec ta petite femme Yvonne, je compte sur vous pour faire honneur à notre nom dans l’avenir. C’est l’esprit serein je vous l’affirme, que je vais au-devant de l’épreuve, soyez comme moi. Ainsi donc, c’est mon 23ème anniversaire aujourd’hui. Il y a là des hommes mariés qui sont beaucoup plus à plaindre que moi avec les enfants. Ma petite maman, mon cher papa, mon petit frangin, chère Yvonne, Suzette, Jacques, je vous dis adieu, ma mort ne doit pas vous empêcher de continuer à vivre dans l’espoir de jours meilleurs pour vous. Courage inébranlable, je vous en prie, soyez forts comme je le suis. Tous mes adieux aux connaissances Nette, Mamie et les copains. À tous, mes tantes Fifi, Élisabeth, Clémence ; mes oncle Eugène, Paul ; Mes chères cousines Mathilde, Marie, Louise ; mes chers cousins Émile Duyé, la famille St-Peyre, la famille de Bretenoux, enfin à tous mes chers parents chéris, adieu mes plus tendres et derniers baisers
André
J’espère que Jacques sera accordéoniste.
Nous avons reçu la visite de l’aumônier
Copie de la transcription de sa dernière lettre