DUPUY Gabriel

Mon Bichou adoré et Jacky chéri,

Je te trace ces quelques lignes un peu vite, mais excuse-moi, parce que malheureusement, lorsque tu les recevras, j’aurai cessé de vivre. Je sais, pour toi, cela va être un coup très dur mais mon amour il faut que tu aies du courage et que tu surmontes ta peine pour continuer à veiller sur notre fils Jacques Dupuy que je te confie.
Je pense que tu en feras un homme droit et loyal comme était son père ; je voudrais te mettre beaucoup de choses, mais les mots ne me viennent plus facilement. Songes mon amour, que tout ce que tu feras au cours de ton existence, sera bien fait et je ne pourrais que t’approuver. Je ne te recommande qu’une chose, c’est de veiller sur notre petit Jacky chéri. Tu lui diras lorsqu’il aura l’âge de la raison que je suis mort en homme qui n’a jamais fait de mal à personne et toi mon amour, songe que lorsque je tomberai, ma dernière pensée aura été pour toi et mon fils, toi surtout que j’ai aimée par-dessus tout. Je te supplie de me pardonner la peine que je vais te faire, je sais qu’elle sera très très grande, mais tu es forte et tu réagiras rapidement pour accomplir la tâche que je te confie « celle de veiller et d’élever notre fils adoré ». Tu diras à mes parents que je pense aussi beaucoup à eux, bien des choses au Courneaux et à la Bastide.
Mon amour adoré, je te quitte pour toujours cette fois-ci.
Je te renvoie tes lettres et votre photo.
Ma chérie et mon fils adoré. Je vous quitte. Adieu tous.

Gaby.

J’embrasse votre photo.