Dernière(s) lettre(s)

LASSERRE Maurice

Lasserre Maurice

21 septembre 1942
Mes chers tous pour la dernière fois,
je vais être exécuté dans 2 heures, ma dernière pensée est pour vous. Toi Margot, aies du courage pour élever les petits et pense à moi toujours. Toi Blanchette pense que tu as une mère et des petits frères. Toi Claudine tu t’occuperas des petits. Surtout toi, Raymond et Jean-Claude, tu ne m’as m’auras pas connu, mais tes frères et sœurs te parleront souvent de moi. Ma dernière pensée est pour toi, Margot, mon aimée et surtout tous, du courage pour cette terrible épreuve.
Tous mes baisers et ma dernière pensée.
Encore Margot, du courage.
Tous mes baisers et encore des baisers je vous serre dans mes bras tous ensemble.
Ton Maurice qui t’a toujours aimée même à sa mort. Et les enfants, mes chéris, rappelez-vous de votre papa qui vous a toujours aimés.
Votre père Maurice Lasserre
Je ferme l’enveloppe en vous chérissant et en vous embrassant pour la dernière fois, encore bons baisers.
Je t’envoie mon alliance et une mèche de cheveux que tu garderas en souvenir de moi. À ma famille frères et sœurs, à la tienne, père et mère, beau-frère et belle-sœurs mes baisers
On me donne du papier encore. J’en profite pour te réécrire et t’embrasser encore une dernière fois et les petits et les grands, souvenez-vous de votre père, il a toujours été un honnête homme et un honnête travailleur, il a toujours fait tout ce qu’il a pu pour vous élever dans le bien, et toi ma Margot aimée pense à moi et parle-leur souvent de moi, c’est ce que je demande dans mes dernières volontés et aie du courage comme moi j’en ai, et plus tard tu en seras récompensée, moi je meurs avec le ferme espoir que tu auras du courage ainsi que Blanchette et Claudine
Toi, Raymond, plus tard quand tu auras la connaissance, tu liras cette lettre ainsi que Jean-Claude, pauvre chéri, tu ne m’auras pas connu. Mais conserve mes photos et donne-leur-en une à chacun, qu’ils la garde, quand ils seront plus grands ils se rappelleront de moi.
Margot encore tous mes baisers et pense que je suis à toi,même devant la mort qui vient.
Je vous serre à tous encore contre moi-même devant les fusils.
Maurice
Transcription de sa lettre d’adieu manuscrite