Dernière(s) lettre(s)

LOMBART Ernest

Lombart Ernest Louis Joseph

« Ma chère maman et cher petit frère Benjamin
Je vous écris en de bien tristes circonstances, enfin j’ai le bon Dieu en moi et un prêtre pour m’aider dans les derniers moments.
Je suis très courageux ainsi que mon cher ami Roger qui lui aussi supporte cette dernière épreuve, je vous demande de ne pas avoir de haine pour les Allemands car ils n’ont fait que leur devoir, je serai fusillé à 5 heures après midi et je suis sûr de mourir en Français, je prierai pour vous tous avec Papa et Gabrielle.
La montre que vous recevrez ce sera pour mon petit Benjamin et la bague, donnez-la à Odette laquelle je prierai beaucoup pour elle, gardez le chapelet car il a été un énorme réconfort durant mon épreuve.
Ne pleurez pas car je meurs heureux avec le bon Dieu. Demandez à Monsieur l’abbé Dumez de dire une messe pour le repos de mon âme.
Je vous demande pardon pour les petits tracas que je vous ai causés, je suis sûr que nous nous retrouverons au ciel un jour et en attendant le retour de mon grand frère Clément, je n’ai pas été privé pendant mon séjour à la prison et les soldats ont tout fait pour améliorer notre sort.
Vous ferez mon bonjour et mes adieux aux parents et demandez -leur de dire une prière à mon intention.
Écrivez à Melle Dumas pour recevoir mes cartes de ravitaillement et mes valises contenant, appareils photographiques et du linge, je vous laisse tout en garde et donnez à Odette ce qu’elle voudra comme souvenirs.
Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi et dites à Benjamin d’être très sérieux et très courageux car malgré nos petites disputes, je l’aime beaucoup.
Enfin j’en mets pas plus long, car écrire pour la dernière fois à sa mère c’est pour moi un calvaire et une tension des nerfs pour ne pas pleurer.
Je vous quitte avec grands regrets, mais aussi avec joie car dans quelques instants, je serais avec Papa et Gabrielle.
Je vous embrasse donc bien fort, ainsi qu’Odette et Benjamin et je vous attends avec certitude de vous revoir un jour.
Votre fils et frère aimant qui meurt pour la France et le salut des âmes,
Lombart Ernest.
Copie de la lettre publiée sur le site de l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale