Dernière(s) lettre(s)

RAZEAU Jean

Razeau Jean

Ma chère petite femme,
Je viens d’apprendre que je vais être fusillé dans deux heures. Quand tu auras cette lettre, ce sera fini. Ma dernière pensée est pour toi et nos trois petits.
Je te demande, et c’est ma dernière volonté, d’avoir du courage pour élever nos chers petits. Parle-leur souvent de leur papa qui les aimait tant. Il faut quetoi tu vives pour eux, et ça, je le veux, c’est ma volonté suprême.
Embrasse beaucoup mon grand Robert, mon petit Michel et mon petit ange Jeantout que j’adore.
Aie du courage, moi, j’en ai. Je demande à Robert d’être sage et de beaucoup aimer sa maman.
Jean Razeau
Copie de la lettre publiée par « Les Nouvelles » n°568 du 21/9/1950